#1 Par temps de rentrée
Comme prévu, me voici de retour à une écriture carnetière plus tranquille, au lieu de repousser sans cesse l’achèvement des grands (entendons “longs”) billets qui dorment dans les brouillons.
La semaine a été consacrée à la rentrée universitaire et aux examens, ce qui signifie, dans un quotidien d’enseignante-chercheuse, surveiller certaines épreuves et surtout récupérer de volumineux paquets de copies : près de 250 pour ma part, à corriger dans les quinze jours.
J’ai cependant cherché à ménager des temps de lecture et d’écriture – ma résolution 2023 qui est probablement partagée par bien des collègues – autour d’un projet d’article qui croise histoire de l’éducation et histoire des masculinités. Je travaille à partir d’un corpus de manuels de morale, de traités de piété et de romans destinés aux petits garçons et jeunes gens du XIXe siècle, pour tenter de cerner la façon dont les éducateurs catholiques au sens large (professeurs, écrivains, moralistes, clergé…) perçoivent la jeunesse et souhaitent la façonner via toute une série d’imprimés dont je réfléchis aux usages et à la réception. C’est un travail en cours qui sera certainement publié d’ici l’année prochaine. Je tisse ensemble une bibliographie en histoire des masculinités qui se densifie depuis une dizaine d’années et un corpus largement inédit que j’explore en particulier à la Bibliothèque Nationale. Certains de ces ouvrages sont numérisés sur Gallica si vous voulez vous faire une idée.
Il me faut aussi évoquer un autre aspect moins enthousiasmant de la semaine : la découverte du braconnage scientifique de deux billets de ce carnet, qui ont visiblement servi de support à un article sans être cités. Je reviendrai sans doute là-dessus dans les mois à venir : c’est une expérience récurrente depuis que j’écris ici que de voir certains textes pillés ou certains morceaux d’enquête exploités sans être cités.
Comme je ne voudrais pas cependant vous laisser sur une complainte – je corrige des copies et les gens sont méchants –
… Je terminerai sur la lecture d’un article qui m’a beaucoup plu sur un tout autre sujet : Stephane Gerson, A history from within: When historians Write about their Own Kin (2022). Stephane Gerson y propose une retraversée des textes d’historiens et d’historiennes travaillant sur leur famille, interrogeant l’histoire de ce geste scientifique et réflexif, ses conditions institutionnelles de possibilité, ses marges de créativités.
A la semaine prochaine !
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Caroline Muller (13 janvier 2023). #1 Par temps de rentrée. Acquis de conscience. Consulté le 15 octobre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/n2qk